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shi
va
cie
Là où règne
le Chaos
des Anges
A choir of thirty women appropriates a repertoire of ritual and traditional world’s dances and songs to transpose them in an unexpected emotions pallet... The fluidity of voice joins those of bodies; a hole opens in the pursuit of the improbable, fleeting connections between the sacred and the profane. A fascinating exploration, encounter between a choirleader, Dounia Depoorter & a choreographer, Fatou Traore.
Entre transe et fête, naissance et deuil, prière et célébration, chant choral et danse.
'Là où règne le chaos des anges' est l’aboutissement d’un parcours, comme une forme de (re)naissance à une nouvelle manière de mêler corps et voix, sacré et profane. Dounia Depoorter et Fatou Traoré, artistes aux parcours multiples et bigarrés, ont travaillé pendant plus d’un an avec un groupe d’une trentaine de femmes d’âges, d’origines et d’ambitions diverses, réunies avant toute chose par leur amour du chant polyphonique et des musiques du monde. De traditionnels tziganes, de patshiva (chant d’accueil des nouveaux arrivants lors des retrouvailles entre camps roms) en polyphonies bulgares, de chants vaudous en boléros ou musiques d’incantations africaines, leur apprentissage fut coloré d’influences aux antipodes géographiques les unes des autres. Elles se sont approprié ces musiques, avec leur voix, puis progressivement avec leur corps, pour aboutir à une véritable fresque-épopée sur leur façon d’être au monde qui les a conduites de rites ancestraux vers une forme de contemporanéité poétique. Entre transe et fête, naissance et deuil, prière et célébration, chant choral et danse, le spectacle touche par la sincérité et la générosité des femmes qui en sont les interprètes, exploratrices des tréfonds de l’âme, et agents (ou anges ?) révélateurs d’émotions universelles enfouies en chacun d’entre nous.
Teaser 1:30
D’autres codes apparaissent
entre la danse et la musique :
Non - hiérarchisation des phénomènes
L’ordre social dans son ensemble
est remis en cause
la lumière bascule
de contre elle devient face
les corps se dissocient
de chœur soudé
elles s’individualisent
intentions divergentes
la poussière sur le chemin
leurs chaussures à la main
va et vient
comme des vagues
murmure
habité de tristesse
visage ouvert
les yeux fermés
psaume Hébreux
haka maori
dos à dos
passage du connu vers l’inconnu
leurs univers s’entrechoquent
et animus rugit
entre la soleil
et le lune
music hall slave
dans une cathédrale invisible
voyage onirique
l’au-delà
sacré-profane !
lumière lunaire
une femme
pleure la mort de son enfant
désenchantement
murmure et bourdon
suspension
…
déesse Nout
1 2 3 soleil
disque rayé, fin du chant
métamorphose
apparition
prêtresse au képi
pèlerine béate
pin up pailletée
armée jusqu’au dents
femmes archétypes
masquées, énigmatiques, comiques
plateau transfiguré
jonché d’objets dressés
autels insolites
sang et chocolat
un nuage qui flotte
alléluia bordel
son de cloches
dans le chaos des anges
un faux chant sacré
Emerge
comme une fleur
la le li si
et puis
un chant doux
d’amour infini
un cantique profane
la promesse d’une rencontre
retour en soi
ensemble
langage des signes
dernière danse
de mains
mudrās
à l’unisson
en paix
Notes d’intention
J’ai le sentiment depuis le début de cette aventure que ma mission au sein de ce collectif de femmes, outre l’aspect artistique essentiel, est apparentée à celle d’une « sage-femme ».
Les accompagner à la naissance de leur voix, de leur corps, de leur puissance : créer des ponts entre la voix et le mouvement et explorer la relation entre le chant polyphonique et la danse.
Nos rendez-vous d’atelier, ces temps passés ensemble : temps de parole, de répétition ou de concerts sont devenus des rendez-vous «sacrés» qui ont engendré de nouvelles questions en moi : « Est-ce différent quand nous chantons une Liturgie ou simplement un chant dit « profane » de bergère des montagnes ? Quelle corde émotionnelle vibre en nous ? Qu’est-ce que cela produit énergétiquement ? Quels changements d’état ? Qu’est-ce que ça éveille ? Qu’est-ce que nous dépassons, ou pas ?
Aussi ai-je eu le désir d’aller plus loin en demandant à chacune d’explorer en elle ces questions et de les renvoyer à leur quotidien : « Quels sont les moments « Sacrés » que je me consacre… ? Quels sont les objets « Sacrés » de mon quotidien…? » … Et inversement… « Qu’est réellement le « Profane » dans ma vie personnelle…? »
L’évidence de partager cette expérience avec une chorégraphe à l’âme musicienne tout aussi passionnée d’explorations artistiques et humaines s’est imposée d’elle-même afin de poser un nouveau regard et des mots clairs dans l’évolution de ma démarche artistique.
Dounia Depoorter
On ne fait pas les mêmes choses toute sa vie pour les mêmes raisons.
La danse a toujours été là comme une évidence pour me relier à moi-même. La musique a été l’élément qui m’a permis de donner forme à ma danse et je la vis comme une communion, un lien invisible et puissant.
Le chœur de Patshiva me permet tout cela mais aussi de traverser les saisons avec des femmes qui ne sont pas forcément chanteuses ou danseuses professionnelles, tout en continuant à explorer ma propre vie artistique en un champ inconnu jusque là, celui du chant choral.
La différence d’âge, de profession, de motivation, de rapport au corps de toutes ces femmes a constitué la matière brute du spectacle.
C’est au-delà de toutes ces différences que nous avons identifié une intention commune et cherché une forme où disparait la frontière entre professionnels et amateurs pour créer un spectacle, dans un temps dilaté et différent des processus créatifs habituels.
Fatou Traoré
Trente femmes, trente individualités posent la question du sacré et du profane et proposent leurs réponses.
Le résultat est un immense terreau de création, et ce n’est que le début de l’exploration…
Patshiva Cie
© Athane Adrahane